
SCIENCE
POLITIQUE
Introduction
générale
Le droit
constitutionnel peut se définir comme la discipline qui a pour objet l’étude de
la structure théorique des institutions politiques et des formes politiques
qu’elles revêtent. A la question de savoir qui gouverne, le droit
constitutionnel répond que c’est le Président de la République ou le Premier
Ministre ou encore le gouvernement et se limite à décrire par quelle procédure
juridique ces organes de l’Etat accèdent au pouvoir, l’exercent et le perdent.
La science politique a
pour objet de découvrir par-delà des formes juridiques le fonctionnement réel,
concret des institutions politiques. Elle fait apparaitre les véritables
détenteurs du pouvoir politique que sont : les groupes sociaux, les partis
politiques et les appareils administratifs. Elle s’intéresse à l’usage que les
gouvernants font du pouvoir qui leur a été confié par le peuple. Elle n’étudie
pas les institutions politiques en bas clos. Considérons que le système
politique fait partie intégrante du système social, la science politique
analyse les rapports qui existent entre les systèmes politiques et leur
environnement.
1- La conception classique de la science politique
Jusqu’à une époque
récente la science politique a été considérée comme la science de l’Etat.
L’analyse politique se limitait du fonctionnement de la société étatique, sur
les institutions gouvernementales, sur les rapports gouvernants-gouvernés. Dans
ce sens le Professeur Jean Tabin soulignait qu’ « il ne saurait y
avoir de doute. La science politique est et doit être la science de
l’Etat ». De même Marcel Prétot disait « la connaissance descriptive,
explicative et prospective de l’Etat et des phénomènes qui s’y attachent.
2- La conception moderne de la science politique
De nos jours, la
conception de la science politique a évolué. On considère que la science politique
est avant tout la science du pouvoir aussi bien dans la société étatique et
partout où elle se manifeste c’est-à-dire dans toutes les sociétés qui
connaissent le phénomène de l’autorité et de l’obéissance. La science politique
a pour objet l’étude du phénomène du pouvoir partout où il se manifeste.
Mais il importe de
reconnaitre que le pouvoir se manifeste avec le plus de force et d’ampleur dans
le cadre de l’Etat. A l’époque contemporaine l’accroissement de l’empire de
l’Etat sur les individus et les groupes est un phénomène universel mondial.
Dans certains pays, les activités les plus intimes des citoyens sont régies par
des principes et des règles édictées par l’Etat. C’est le cas en Chine où
l’Etat c’est-à-dire le parti communiste a fixé des règles dans le domaine du
mariage et de la procréation. Ainsi on ne peut pas s’y marier avant 25ans et en
plus l’Etat a fixé le nombre d’enfants par famille. En tout état de cause le
pouvoir politique à travers l’Etat sera l’objet de notre étude, mais cette
étude ne sera pas formalisée. En effet l’Etat est un « fait social avant
d’être un fait juridique ». il s’agira de porter alors une attention
particulière au soubassement social au pouvoir politique.
Avant d’examiner les
différents éléments qui permettent le fonctionnement du système politique, il
faut mettre en évidence les structures sociales et économiques qui sur
lesquelles s’appuie le système politique. En fonction de son histoire et de son
évolution chaque notion possède ses propres structures sociales et économiques
qui ont façonné un système politique qui lui-même est doté d’une certaine
originalité. Cette diversité du système n’exclut pas l’existence de traits
fondamentaux commun et sur le plan des structures économiques, politiques et
sociales.
Nous étudierons 3
grands groupes de pays qui ont en commun des systèmes politiques. Il s’agit des
pays occidentaux socialistes et des pays du tiers-monde notamment à travers
l’analyse de chacun des systèmes politiques en vigueur dans ces pays d’une
part. Et d’autre part les différentes catégories des systèmes politiques et
leur caractère fondamental.
1ère
partie : la classification des systèmes politiques
De tous les temps les
politologues ont essayé de définir les grands types de systèmes politiques en
se référant à un critère central. La classification des systèmes politiques a
été opérée par la science politique sur la base de 3 critères
fondamentaux :
·
L’aménagement constitutionnel du
pouvoir
·
Le mode de production
·
Le niveau de développement
Titre :
la classification selon les structures institutionnelles
Les auteurs qui l’ont
proposé se sont successivement intéressés à la question de savoir A qui appartient le pouvoir ? Et à la question des formes institutionnelles de l’exercice du pouvoir.
Chapitre1 :
la classification fondée sur l’origine des détenteurs du pouvoir
Les penseurs de
l’antiquité ont établi une typologie des régimes politiques basés sur le nombre
des détenteurs du pouvoir. Ainsi ils ont distingué :
·
La monarchie
qui est un régime politique dans lequel une seule personne règne
·
L’aristocratie
qui est un régime politique dans lequel c’est l’élite qui gouverne
·
La république
qui gouverne le grand nombre.
Aristote a approfondi
cette classification en introduisant la question de l’usage que les gouvernants
font du pouvoir. Il qualifie le tyrannique un régime monarchique qui n’agit que
seul dans l’intérêt du monarque et non dans l’intérêt du peuple. Un régime aristocratique qui se préoccupe exclusivement
des intérêts des aristocrates est une oligarchie.
La démocratie selon lui « est un Etat dans lequel le
gouvernement agit dans l’intérêt du grand nombre, mais néglige les intérêts de
l’élite aristocratique ». Aristote n’est pas partisan du régime
démocratique pur. Il préfère un régime mixte combinant l’oligarchie et la
démocratie. La plupart des penseurs de l’antiquité ont eu une vision évolutive
et pessimiste. L’évolution cyclique des régimes politiques est une évolution
selon laquelle les régimes politiques se succèdent les uns aux autres par
enchainement nécessaire et logique. Il existe également une tendance spontanée
des régimes politiques à se corrompre et à s’altérer. Les principales formes de
régimes connus ont été définies par Aristote. La tyrannie
est l’altération de la monarchie. Le monarque gouverne seul mais avec le
consentement de tous et dans l’intérêt de tous. Le tyran use arbitrairement
d’un pouvoir qu’il a usurpé. L’oligarchie est une altération du régime
aristocratique. C’est un régime dans lequel une élite gouverne dans son propre
intérêt. Si cette élite est composée de riches, le régime oligarchique devient
une ploutocratie.
La démocratie (ou
démagogie) est une dénaturation de la république. Dans le régime démocratique
au sens d’Aristote, la loi est mise au service d’une multitude d’intérêts
particuliers, discriminatoires à l’égard de l’élite aristocratique. L’intérêt
de la masse supplante l’intérêt général.
A l’époque
contemporaine on retrouve sous la plume de certains auteurs l’idée que le
système démocratique occidental est altéré par la puissance d’oligarchie dont
les principales sont : l’oligarchie des
techniciens et l’oligarchie des riches.
A- La techno-démocratie
C’est un terme inventé
par John Kenneth Galbraith dans son livre intitulé « le nouvel Etat
industriel » le politologue américain souligne que « dans les pays occidentaux jouissant d’institutions
démocratiques, le pouvoir politique réside en réalité entre les mains d’une
élite technicienne. Dans les entreprises privées comme dans l’appareil d’Etat,
le pouvoir des décisions appartient à ceux qui détiennent le savoir technique
et le savoir scientifique ». La techno démocratie est le système
politique dans lequel le pouvoir appartient formellement aux élus du peuple
mais assuré réellement par l’oligarchie technicienne. La thèse du Professeur
Galbraith ne fait pas l’unanimité c’est pourquoi elle a été contestée par ceux
qui estiment que dans les démocraties occidentales le pouvoir est détenu par
une oligarchie de riches.
B- L’analyse de la ploutocratie occidentale de
Duverger
Selon Duverger le système politique occidental possède 2 facettes à
savoir la démocratie et l’argent. Le trait essentiel de ces démocraties
occidentales est la formation d’un système politique dont les 2 faces sont la
liberté politique et l’argent. Le suffrage universel, les parties de masse et
l’extension de l’informatique et de la culture ont contribué à rendre moins
formel la démocratie politique; mais la puissance de l’argent n’a jamais été
aussi forte du fait que le système économique oligarchique est un système
capitaliste et qu’il poursuit l’objectif fondamental du profit. La force
matérielle est psychologique que procure l’argent à ces détenteurs maintient
dans le régime politique oligarchique des éléments de ploutocratie.
Chapitre2 :
la théorie des formes institutionnelles du régime démocratique
A partir du 18ème siècle l’étude des régimes politiques se
concentre sur le seul régime considéré désormais comme légitime à savoir la
démocratie. Le débat porte alors sur les modalités de fonctionnement des
institutions démocratiques. La classification s’opère désormais à partir de 2
critères :
-
Le
critère du mode d’exercice de la souveraineté
-
Le
critère des rapports entre les pouvoirs
Section1 :
le degré de participation du peuple au pouvoir ou le critère de classification
des différents types de démocratie
Selon que le peuple participe plus ou moins à l’exercice du pouvoir
politique, la démocratie sera directe, représentative ou autogestionnaire.
Paragraphe1 :
la démocratie directe
C’est le régime politique qui convient selon Rousseau à un peuple de
dieux. La démocratie directe suppose que tous les citoyens d’un pays exercent
eux même la souveraineté et votent sur chacune des décisions qui les
concernent. Chaque citoyen devrait également prendre part à l’exécution des
lois et assurer l’administration de l’Etat. Rousseau reconnait lui-même que par
nécessité pratique le pouvoir exécutif devrait être exercé par des magistrats
élus et le pouvoir législatif devrait être exercé par les représentants du
peuple. Il faut remarquer que la démocratie directe a souvent servi de caution
à des régimes despotiques et autoritaires. En prétendant dialoguer directement
avec la masse, ces régimes voulaient justifier la suppression des instances
démocratiques traditionnelles comme les assemblées parlementaires ou les partis
politiques.
A cause des manipulations dont elle peut être l’objet, la démocratie
directe implique l’existence de conditions spécifiques dont les principales
sont : le pluralisme culturel, le pluralisme
de l’information et
surtout la possession par le peuple d’une conscience politique autonome.
Paragraphe2 :
la démocratie représentative
C’est la forme de régime démocratique adoptée aussi bien dans les
régimes se réclamant de la souveraineté nationale que dans ce fondé sur la
souveraineté populaire. Le principe de la démocratie représentative est que « le citoyen délègue l’exercice de la portion de
souveraineté qu’il détient à un représentant ». Dans la plupart des régimes représentatifs cette délégation n’est que
partielle en ce sens que le citoyens peuvent intervenir directement pour la
prise de certaines décisions au moyen d’un référendum ou de l’initiative
populaire. La démocratie représentative a fait l’objet de beaucoup de critique.
La 1ère critique adressée à la démocratie représentative est
qu’elle aboutit à déposséder le peuple de sa
souveraineté.
Elle transforme le rapport mandatés-mandataires en rapport de
dirigeants-dirigés. Elle permet l’autonomisation progressive du délégué qui
s’érige en pouvoir séparé, échappant au contrôle des électeurs. Dans la
démocratie représentative le sort des citoyens ou des électeurs est déterminé
par des professionnels de la politique motivés par des intérêts plus ou moins
éloignés des préoccupations du peuple.
Le système représentatif est également critiqué à cause du caractère
élitiste de la représentation populaire. En effet dans les démocraties
libérales occidentales, le peuple choisit ses représentants le plus souvent au
sein d’une minorité privilégiée. Le personnel politique se recrute presque
exclusivement dans les catégories sociales les plus favorisées sur le plan de
la fortune et de la culture.
Paragraphe3 :
la démocratie auto gestionnaire
On la définit comme étant l’exercice collectif de la décision politique,
l’intervention directe de chaque citoyen dans les problèmes qui leur
concernent. Les partisans de ce type de démocratie ont dégagé les conditions
fondamentales qui doivent permettre de désaliéner le pouvoir dans la démocratie
et de lui donner un caractère auto gestionnaire. Ces conditions sont :
A- Donner au pouvoir un caractère réellement public
Les dirigeants ont tendance à entourer leurs agissements de secret. Il
s’agit alors d’organiser la transparence du pouvoir en dévoilant au grand jour
les véritables mécanismes de la prise de décisions. Dans une démocratie auto
gestionnaire les citoyens doivent avoir connaissance de tous les actes du
pouvoir afin d’exercer un contrôle plus efficace.
B- Enlever au pouvoir son fondement autoritaire
Tout pouvoir sur un individu ou sur un groupe est à la fois le produit
d’une contrainte directe et une adhésion volontaire. L’autorité est à la fois
imposée et acceptée. La démocratie auto gestionnaire suppose que la soumission
au pouvoir puisse être progressivement dépassée. La tâche s’avère difficile car
l’idéologie autoritaire repose sur le besoin de sécurité. Ainsi par exemple si
l’idéologie fasciste c’est que le peuple allemand acceptait et souhaitait
l’autorité sécurisante dispensée par le nazisme. L’aliénation des peuples se
fonde souvent sur leur soumission aveugle à l’autorité. Les peuples du tiers
monde selon Gérard Manden « se sont libéré à partir du moment où l’image
de l’autorité et du prestige de colonisation s’est trouvé atteinte et remise en
cause ». Dans une démocratie auto gestionnaire l’autorité ne s’impose plus
à la société, mais c’est la société elle-même qui organise et reconnait la
légitimité de l’autorité.
C- Briser la hiérarchie du savoir et du pouvoir
Les sociétés contemporaines (Occidentales ou du tiers monde)
ont organisé une hiérarchie du pouvoir qui est la résultante de la hiérarchie
du savoir. La possession présumée du savoir théorique confère au pouvoir le
droit de décider de tout. Le système bureaucratique se légitime par la relation
établie entre ceux qui détiennent le savoir total et qui gouvernent et ceux qui
détiennent un pouvoir partiel et qui obéissent. Elle implique l’élimination du
monopole du savoir et la diffusion du savoir rendu possible par l’égalité
devant l’information et la culture.
D-
Appliquer le principe de la
mobilité des dirigeants
La démocratie classique est un
système oligarchique dans lequel les dirigeants
se pérennisent dans leurs fonctions et mettent souvent à profit le pouvoir
détenu pour acquérir un certain nombre de privilège.
Pour empêcher la constitution d’une oligarchie dirigeante qui
monopolise le pouvoir il faut donc instituer la rotation des fonctions
dirigeantes et limiter les privilèges attachés à ces fonctions.
Section2 : La classification des régimes
politiques d’après les rapports existant entre les pouvoirs
Se fondant sur l’idée qu’il faut empêcher le pouvoir de
devenir tyrannique ou arbitraire, Montesquieu a élaboré la théorie de la
séparation des pouvoirs qui peut servir
de critère pour classer les différentes
formes de régimes politiques. On distingue traditionnellement 3 types de régime
politique que sont :
§
Les régimes de séparation
des pouvoirs ;
§
Les régimes de confusion
des pouvoirs ;
§
Les régimes de
collaboration des pouvoirs.
Paragraphe1 : Les régimes de confusion des
pouvoirs
Dans ces régimes, le pouvoir est monopolisé
par un individu ou un organe qui l’exerce sans limitation ni contrôle.
La confusion des pouvoirs peut être institutionnalisée
ou camouflée.
A-
Elle est institutionnalisée
Sous l’ancien régime en France la monarchie absolue reposait
sur la concentration de tous les pouvoirs entre les mains du monarque.
A une époque très récente encore la confusion des pouvoirs a
constitué le fondement institutionnel de nombreux régimes politiques du tiers
monde notamment ceux qui sont issus d’un coup d’état militaire.
B-
Elle est camouflée
Certains régimes politiques ont tous l’apparence d’un régime
basé sur la séparation des pouvoirs avec notamment l’existence d’un parlement
possédant l’initiative des lois et les votants, et l’existence d’un
gouvernement responsable devant le parlement. Mais en réalité le parlement n’a
qu’un pouvoir purement formel de ratification des décisions prises par
l’exécutif qui ne fait lui-même qu’exécuter les directives du parti qui a
conquis l’Etat. Les démocraties populaires et l’ex-URSS sont le prototype des
régimes pratiquant la confusion des pouvoirs. Dans une certaine mesure les
régimes politiques occidentaux et du tiers-monde connaissent eux aussi la
confusion des pouvoirs si l’on considère que c’est le plus souvent l’exécutif
qui légifère. Le pouvoir majoritaire c'est-à-dire l’existence au sein de
l’assemblée d’une majorité mécanique qui soutient inconditionnellement le
gouvernement explique cet état de fait.
Paragraphe2 : Les régimes de séparation des
pouvoirs
Plutôt qu’une théorie de la séparation du pouvoir Montesquieu
a élaboré une théorie du gouvernement modéré. Pour lui la société politique
doit reposer sur la liberté qui ne peut être assurée que dans un Etat modéré
c'est-à-dire dans un Etat où les gouvernants n’abusent pas de leur pouvoir. Il
constate que pour que l’on ne puisse pas abuser du pouvoir « il faut que le pouvoir arrête le pouvoir ».
En conséquence seul un régime fondé sur la division du pouvoir pourra connaître
un gouvernement modéré assurant la liberté. A partir de ces idées la doctrine
juridique a formulé la théorie de la séparation des pouvoirs reposant sur deux
principes fondamentaux à savoir : la spécialisation fonctionnelle et l’indépendance
organique.
A-
La spécialisation
fonctionnelle
Elle signifie que les organes institués seront spécialisés
dans une fonction bien déterminée. Ainsi l’assemblée législative sera chargée
de légiférer et l’exécutif sera chargé de la mise en application des lois
votées par le parlement.
B-
L’indépendance organique
Chaque organe devra être entièrement indépendante des autres
organes. Aucun organe ne pourra remettre en cause l’existence des autres
organes. La séparation des pouvoirs réalisent théoriquement un équilibre entre
les pouvoirs. En réalité cet équilibre n’est jamais atteint. Aussi dans le
régime américain basé sur la séparation des pouvoirs, le congrès ou le
président finisse par toujours assurer leur suprématie. Ce sont donc des
facteurs politiques qui faussent ce schéma institutionnel théorique.
Paragraphe3 : Les régimes de collaborations
des pouvoirs
Le régime parlementaire classique est le régime dans lequel
le législatif et l’exécutif ont des rapports de collaboration permettant de
faire fonctionner harmonieusement l’appareil d’Etat. La collaboration
s’effectue théoriquement entre deux pouvoirs s’équilibrant naturellement. Les
régimes parlementaires contemporains offrent un visage bien différent. On ne
peut parler de collaboration mais plutôt de subordination d’un pouvoir par
rapport à un autre. Aujourd’hui dans les régimes parlementaires occidentaux et
même du tiers-monde les députés membres des partis majoritaires se plient bon
gré mal gré aux injonctions des leaders des partis qui composent le
gouvernement.
Titre2 : La classification selon le mode de
production
L’analyse marxiste repose sur un postulat fondamental «la nature des régimes politiques est déterminée par le mode
de production et le régime de la propriété ». Selon les marxistes à
chaque époque de l’histoire correspond une technique de production à partir de
laquelle s’établit un mode de production spécifique. Le mode de production
constitue l’infrastructure de la société. L’infrastructure produit tout un
ensemble de super structure comme les institutions politiques, la morale, le
droit, la religion, etc. c’est ainsi que pour les marxistes
l’infrastructure économique détermine le système politique. A un mode de
production particulier correspond un type d’Etat spécifique. L’analyse Marxiste
distingue 3 grands types d’état, reflet de 3
modes de production différentes à savoir l’état du mode
de production asiatique, l’état du mode de production capitaliste et enfin l’état
du mode de production socialiste.
Chapitre1 : L’état du mode de production
asiatique
Ce type d’état se caractérise par l’existence d’un rapport de
domination entre les communautés de base rurale et une caste bureaucratique. Le
système politique superposant ce rapport prend la forme de l’Etat despotique.
Paragraphe1 : Les rapports sociaux au sein des
sociétés soumises au mode de production asiatique
Les communautés
de base rurale CBR sont des communautés primitives essentiellement agricoles
reposant sur la propriété collective du sol. Ces communautés villageoises sont
établies dans des zones souvent arides ou semi-désertiques. L’agriculture n’y
est possible que grâce à une irrigation artificielle qui implique la
construction de canaux et ouvrages d’art hydraulique. L’entretien et la
surveillance de ces travaux demandent la constitution d’un groupe d’individus organisé
et centralisé qui s’érige en pouvoir placer au-dessus des communautés
villageoises. Ainsi les conditions techniques de la production aboutissent à la
formation d’une caste bureaucratique qui va prélever une part substantielle de
la production des communautés. Cette caste bureaucratique qui constitue une
véritable classe exploiteuse détient le pouvoir politique et trouve sa
légitimité dans sa fonction d’administration et de protection de la production
agricole.
Paragraphe2 : Les rapports politiques au sein
des sociétés soumises au mode de production asiatique
Les sociétés qui connaissent le mode de production asiatique ont un
système politique caractérisé fondamentalement par l’absolutisme du pouvoir. Ces
sociétés connaissent un Etat despotique. S’appuyant sur la caste
bureaucratique, l’appareil d’Etat exerce un pouvoir arbitraire et sans limite
qu’aucun organe ne peut contrôler. L’Etat despotique du mode de production
asiatique se distingue de la monarchie absolue européenne puisque cette
dernière était limitée par l’existence de lois fondamentales et d’institutions
représentatives. Les exemples historiques les plus connus sont la Chine
impériale et l’Egypte pharaonique. Certains historiens prétendent que l’Afrique
a également connu le mode de production asiatique sous une forme légèrement
différente du schéma traditionnel. En Afrique la castre bureaucratique serait
née non de sa fonction liée à l’irrigation artificielle mais du monopole qu’elle
pourrait exercer en matière de commerce international.
La question qui se pose est de savoir si l’on ne trouve pas encore
aujourd’hui dans certains systèmes politiques des traces de mode de production
asiatique. Sans aller jusqu’à considérer que ce mode de production s’étend
aujourd’hui encore sur une large fraction de la planète, on peut tout de même
constater que de nombreuses sociétés contemporaines se caractérisent par
l’existence en leur sein d’une élite improductive tirant son pouvoir de sa
fonction sociale qui consiste dans la coordination du travail productif des
masses et mettant à profit sa domination politique pour s’assurer des
privilèges économiques. Analysant la structure du pouvoir en Afrique tropicale
Gérard Chand « estime que la catégorie sociale qui gouverne en Afrique
tropicale c’est la bourgeoisie administrative ». Il souligne que celle-ci
constitue la couche instruite de la population et se sert de l’Etat comme
instrument d’accumulation de richesse. Dans certains autres pays c’est une
armée de fonctionnaires qui encadre les paysans et vit de leur travail.
Chapitre2 : l’état du mode de production
capitaliste
Le mode de production capitaliste s’est installé sur les ruines du
système féodal. Il se caractérise fondamentalement par la division de la
société en deux classes : à savoir la classe productive des richesses et
vendant sa force de travail et, la classe qui profite des richesses et
possédant les instruments de production. Selon les marxistes le système
économiste capitaliste a pour objectif de permettre à la bourgeoisie
d’accumuler les richesses qu’elle prélève sur le prolétariat. Le système
politique du mode de production capitaliste permet de maintenir et de perpétuer
la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat. Pour les marxistes l’état
capitaliste s’analyse comme une machine d’oppression et de répression entre les
mains des détenteurs du capitaliste. L’appareil d’état est actionné par la
force publique, il respecte l’ordre social bourgeois et par la
bureaucratie qui applique les lois votées par les parlementaires dominés par
les représentants du capital. L’état capitaliste s’identifie à la démocratie
représentative et au libéralisme, mais dans certaines conditions il peut
revêtir une forme autoritaire et même totalitaire (Allemagne nazi).
Paragrahe1 : L’état libéral
Il repose formellement sur les principes de la démocratie classique telle
que définit par les philosophes du XVIIIe siècle et les révolutionnaires de
1789. Dans cet Etat l’autorité politique n’est pas imposée au peuple mais elle
puise sa légitimité de l’élection libre et discutée.
L’Etat libéral garantie à tous les citoyens les droits et libertés
fondamentales inscrits dans la Constitution. Mais pour les marxistes cette
forme idéaliste de l’Etat libéral ne correspond pas à la réalité. Selon eux
dans la démocratie libérale l’élection a toujours été utilisée par les classes
économiquement supérieures comme moyen pour s’assurer de pouvoir politique. Le
suffrage électoral a d’abord été limité à une fraction seulement de la
population à savoir la fraction la plus riche la plus instruite. Jusqu’en 1848,
le suffrage en France a été censitaire. L’introduction
du suffrage universel a-t-elle permis aux classes populaires d’accéder au
pouvoir ou d’obtenir une représentation parlementaire proportionnelle à leur
poids électoral ? Pour les marxistes la réponse à cette
question est négative ; car selon eux, le système électoral dans les démocraties libérales permet une sur représentation des
partis favorables à la bourgeoisie.
D’autre part les classes dominantes disposent d’une arme redoutable pour
détourner l’expression du suffrage universel à leur profit. Elles contrôlent en
effet directement ou indirectement les grands moyens d’information qui ont pour
mission de diffuser l’idéologie de même les énormes moyens financiers que
possèdent les partis bourgeois leur
donnent un avantage parfois décisif sur les adversaires.
Les Marxistes soulignent que les droits et
libertés reconnus à tous par l’Etat libéral sont en fait exercés par une minorité
privilégiée. Les classes laborieuses ne jouissent de ces pouvoirs et
libertés que formellement dans la mesure où elles n’ont pas les moyens
matériels nécessaires à leur mise en œuvre. Que
signifie par exemple la liberté de la presse si l’on sait que les
conditions financières et administratives de la presse rendent la publication
d’un journal très aléatoire ?
En définitive qu’elles soient réelles ou formelles, les libertés
politiques sont reconnues et garanties juridiquement par l’Etat libéral (constitution) ;
il n’en va pas de même dans l’Etat fasciste.
Paragraphe2 : L’état fasciste
On le rencontre dans les sociétés
capitalistes qui subissent des mutations sociales et économiques entrainant de
fortes tensions politiques que le système institutionnel libéral ne parvient
pas à maitriser. Le fascisme s’installe dans les sociétés où certaines couches
sociales voient leurs intérêts fondamentaux menacés par l’évolution économique.
Ces couches sociales réagissent en réclamant l’instauration d’un pouvoir fort
capable de rétablir un ordre garantissant leur intérêt. Le fascisme se
différencie de la simple dictature car son objectif est de remodeler
radicalement les structures sociales par une action sur les individus dans le
domaine de la vie matérielle comme dans le domaine de la vie spirituelle. Dans
l’état fasciste les individus doivent adhérer totalement au principe du régime
du pouvoir et ils doivent se mettre au service de ce régime. A la différence de
la simple dictature, le fasciste ne s’accommode pas de citoyens passifs
incapables de respecter les injonctions du pouvoir. Il exige des citoyens une
activité destinée à permettre la réalisation des objectifs des gouvernants.
Ainsi après la défaite militaire de 1918 (fin de la 1ère GM),
l’Allemagne a connu une crise économique très grave; la grande bourgeoisie
industrielle et les classes moyennes favorisent l’ascension politique du
nazisme qui est sensé restaurer les valeurs traditionnelles de l’ordre, de la
famille. Le nazisme fut un fascisme révolutionnaire s’exerçant au sein d’une
société capitaliste. Mais les sociétés capitalistes n’ont pas le monopole du
fascisme. Ce dernier peut être également le type révolutionnaire et s’appliquer
à des sociétés ayant abolie les structures économiques, capitalistes car le
fascisme est en définitive «une méthode d’instauration
d’un ordre nouveau» qui
a le mérite de la rapidité et de l’efficacité.
Chapitre3 : L’état du mode de production
socialiste
Selon les marxistes « le capitalisme porte en même temps les
germes de sa propre destruction». En effet le capitalisme est menacé par une
contradiction fondamentale entre le caractère social de la production et le
caractère privé de l’appropriation de cette production. La bourgeoisie accumule
toujours plus de richesses tandis que des couches de plus en plus larges de la
population se prolétarisent. Au bout de ce processus, le conflit entre la
bourgeoisie et le prolétariat parait inévitable. Le capitalisme sera battue par
la R prolétarienne qui aura pour objectif d’édifier une société sans Etats.
Mais avant d’atteindre l’idéal de la société communiste dans laquelle
«l’administration des choses sera substitué au gouvernement des hommes», l’Etat
socialiste continuera de jouer un rôle répressif afin de consolider les
conquêtes du prolétariat.
Paragraphe1 : L’état de dictature du
prolétariat
Lénine a souligné que «l’utilisation de la violence contre les anciennes
classes dominantes était nécessaire pour empêcher la restauration des
privilèges de ces classes et par voie de conséquence empêcher la restauration
du capitalisme lui-même». Le prolétariat doit donc exercer sur la bourgeoisie
vaincue une dictature destinée à la neutraliser pour qu’elle ne puisse pas
menacer l’édification du socialisme. La défense de la République est la 1ère
justification de l’état de dictature du prolétariat. Cet état se justifie
également par le fait que dans une société n’ayant pas atteint la phase du
communisme, les richesses doivent être réparties autoritairement car elles ne
sont pas assez abondantes pour être distribuer selon les besoins. En fonction
de ces 2 inventions vitales, Lénine a défini les bases sur lesquelles doit
reposer l’état de dictature du prolétariat : ce sont :
-
L’administration doit être remise au
service du peuple, les bureaucrates doivent avoir un niveau de vie égale à
celui du peuple et leur pouvoir contrôlé par le peuple
-
L’armée doit être supprimée en tant
que corps distinct de la nation et remplacé par la nation en arme, c’est le
peuple en arme qui défendra les conquêtes de la république
-
L’autorité gouvernementale devra être
décentralisée et devra s’appuyer sur le peuple afin de réaliser les objectifs
de la république. En outre, l’autorité gouvernementale sera confiée à une élite
représentant l’avant-garde la plus consciente de la classe ouvrière, elle
déterminera souverainement les moyens de faire triompher la république.
L’état de dictature du prolétariat est un état de transition.
Il prépare l’avènement de la société communiste dans laquelle les rapports de
contraintes disparaitront.
Paragraphe2 : La société sans Etats
En remettant la propriété des moyens de
production au prolétariat, le socialisme permet un accroissement considérable
de la production qui débouchera sur la disparition de la pénurie. La société
socialiste devient alors une société d’abondance. L’appropriation collective
des moyens de production aboutit également à l’effacement de la division de la
société en classes antagonistes. La société socialiste devient alors une
société sans classes. Dès lors l’Etat n’a plus de raison d’être car la société
n’a plus besoin de la contrainte pour fonctionner. Dans la société, arrivée au
stade du communisme, les individus se soumettent spontanément aux règles devant
régir leur rapport.
Ce schéma théorique de l’évolution des
sociétés issues de la république prolétarienne n’a pas été intégralement suivi
dans les pays si le socialisme s’est installé.
Ainsi en URSS à l’état de la dictature
du prolétariat, a succédé l’état du peuple tout entier qui a été définie comme « une phase de dépérissement de l’Etat »
Titre3 : La classification fondée sur la
corrélation existant entre niveau de développement et système politique
Les politologues anglo-saxons ont
enrichi la science politique de la théorie de « l’influence du niveau de
développement sur le système politique ». En effet tout système politique
serait déterminé par l’environnement économique dans lequel il baigne et le
système évoluerait en fonction des modifications que subissent les structures
politiques sur lesquelles il repose.
Chapitre1 : Développement économique et
système politique
Le titre de notre chapitre nous incite à
nous poser 2 questions essentielles :
-
La
démocratie est-elle un luxe que seuls les pays riches peuvent s’offrir ?
-
Les
régimes autoritaires constituent-ils une fatalité pour les pays pauvres
Si l’on en croit les
politologues anglo-saxons, il faut répondre par l’affirmative à ces 2
questions. Leur opinion se fonde sur la constatation statistique
suivante : les pays qui ont le PNB le plus élevé sont des démocraties
pluralistes et les pays qui ont un PNB faible connaissent des régimes politiques
non compétitifs.
Les 1ers ont une
économie à dominante industrielle, un taux de scolarisation très élevé, un
réseau de communication et d’information très importante.
La mise en évidence de la
liaison entre le niveau de développement économique et le régime démocratique
semble s’expliquer par 3 raisons fondamentales que sont l’atténuation des
conflits, la répartition égalitaire des ressources et l’enrichissement culturel
I-
L’atténuation des conflits
Les sociétés sous développées sont des
sociétés marquées par le conflit permanent et latent entre la grande masse et
une petite minorité de privilégiés dont la richesse constitue une provocation
aux yeux de la grande masse. C’est la situation qu’ont connu les pays
occidentaux au 19ème siècle à l’époque du capitalisme ouvrière que
Karl Marx a ou fonctionné en Angleterre. Depuis le 19ème siècle
l’expansion a permis aux pays occidentaux d’humaniser et de socialiser le
capitalisme. Le sort de la classe ouvrière s’est amélioré et surtout une
importante classe moyenne s’est constituée. Les conflits sociaux existent
toujours dans tous les pays occidentaux, mais ils ont perdu leur caractère
violent à raison de l’existence d’instances de concertation. Le capitalisme a
su crée en sa faveur un puissant consensus social qui aboutit à faire adhérer
la plus large fraction de la population aux valeurs sur lesquelles il est
fondé. Ainsi dans les pays économiquement développés, la procédure normale de
résolution des conflits politiques (par les élections) c’est l’appel aux élections.
II-
La répartition égalitaire
des ressources
La caractéristique la plus fondamentale
des pays pauvres est certainement l’inégalité dans la répartition des
ressources économiques, culturelles et politiques. Dans les pays du tiers-monde
c’est en général la même coudre sociale qui détient simultanément la richesse
économique, le pouvoir politique et c’est la couche la plus cultivée. Dans les
pays industrialisés la répartition des ressources se fait de manière beaucoup
plus égalitaire, bien qu’il subsiste des domaines ou certaines couches sociales
exercent un monopole, l’enseignement bénéficie à toutes les couches de la
population avec cependant une sous-représentation de la classe pauvre dans
l’enseignement supérieur. Toutes les couches sociales sont représentées
politiquement et peuvent aussi influer sur la vie politique.
III-
L’enrichissement culturel
Le développement socioéconomique
favorise l’élévation du niveau culturel d’une nation. Disposant d’une
instruction et d’une culture générale minimum, les citoyens possèdent une
certaine capacité pour appréhender et comprendre la vie politique. Ils peuvent
avoir accès aux grands moyens d’information et acquérir aussi une conscience
politique ou au moins se forger des opinions politiques rationnelles. Dans les
pays du tiers-monde la culture et l’instruction ne sont pas diffusées de
manière égalitaire. En Afrique, 70% des citoyens sont illettrés et ce sont les
élites urbanisées qui sont les acteurs exclusifs de la vie politique. Quand les
masses paysannes interviennent dans le jeu politique (l’élection), c’est le
plus souvent pour se conformer au mot d’ordre des autorités politiques ou
religieuses. Dans le tiers-monde, le peuple n’exerce pas son pouvoir électoral
pour choisir ses dirigeants, mais plutôt pour plébisciter les chefs que la
classe politique a désigné à l’avance. Si l’on peut admettre la thèse selon
laquelle le développement économique favorise la démocratie politique, il faut
cependant récuser l’idée que le développement économique engendre automatiquement
le système politique pluraliste et compétitif. D’autre part il est également
contestable d’affirmer que le sous-développement économique et régime
autoritaire vont toujours ensemble. Les repeuples de nombreux régimes montrent que
l’environnement socioéconomique n’a pas toujours une influence déterminante sur
l’évolution du système politique. Il montre également que ce sont des facteurs
purement politiques ou idéologiques qui peuvent expliquer les changements subis
par les systèmes politiques.
Chapitre2 : Le développement politique
La théorie fondamentale de l’école développementaliste américaine peut se
résumer ainsi : A l’image des systèmes économiques, les systèmes
politiques subissent un processus de développement, c’est-à-dire un processus
de modernisation. Cette modernisation du système politique peut être considérée
comme achevée quand il aura résolu 4 grands problèmes :
-
La construction de l’Etat qui est
réalisée, l’autorité politique est en mesure de susciter l’obéissance et le
légalisme et quand elle est capable de mobiliser les ressources humaines
économiques.
-
La construction nationale dont la
réalisation implique la diffusion d’une conscience nationale, donc le
dépassement des consciences régionales ou tribales.
-
La participation des individus, des
groupes d’individus à l’exercice du pouvoir par l’institut d’organes tels que
les partis politiques, les syndicats indépendants.
-
La répartition des ressources entre
les différents éléments de la population, c’est-à-dire l’instauration de la justice sociale et de l’égalité.
Les pays occidentaux ont résolu progressivement et
successivement ces 4 grands problèmes. C’est pourquoi ils possèdent un système
politique moderne. Les pays du tiers-monde doivent donc résoudre ces problèmes
simultanément pour pouvoir se développer politiquement. Cette conception du
développement politique a été critiquée en particulier par le Professeur Godinec
car elle ne tient pas compte de la spécificité des pays du tiers-monde qui sont
la dépendance externe de ces pays par rapport au système capitaliste
international. Le développement politique dans les tiers-monde ne peut être
considéré comme un processus autonome. Le développement politique dans les pays
du tiers-monde est au contraire tributaire des pressions et des contraintes
extérieures qui empêchent ou qui retardent sa réalisation. L’impérialisme et
ses représentants dans les nations du tiers-monde œuvrent pour étouffer les
initiatives et les réformes visant à promouvoir le développement politique. Pour
Godinec le développement politique se définit comme un acte de résistance « il est un processus de lutte à travers lequel les
forces sociales progressistes s’efforcent d’effacer les effets de la domination
exercée sur eux par les puissances étrangères, de briser les forces sociales
conservatrices réactionnaires ou rétrogrades opposées au progrès économique et
social, de construire et de consolider l’Etat en s’appuyant sur le
peuple ». Cette définition est beaucoup plus proche de la réalité
du tiers-monde. La jeune histoire du tiers-monde déjà riche de repeuples de
pays dans lesquels l’éviction de forces conservatrices par celle progressistes
voulant mener le processus du développement politique jusqu’à son terme a
entrainé l’intervention étrangère car l’instauration des régimes démocratiques
dans les pays du tiers-monde pourvoyeur de matières pécuniaires et déversoirs
de capitaux va souvent à l’encontre des intérêts des grandes puissances. Pour
perpétuer un ordre interne qui leur est favorable, les grandes puissances n’hésitent
pas à soutenir les dictatures au pouvoir dans les pays du tiers-monde, lorsque
celles-ci sont menacées par des forces progressistes.
Le Professeur Duverger a aussi
qualifié la politique américaine de soutien aux dictatures du tiers-monde et le
fascisme extérieur. Une autre critique peut être adressée à la thèse américaine
développementaliste. En effet cette thèse repose sur un postulat, celui de la
valeur universelle de la démocratie dite occidentale. Pour les politologues
américains l’aboutissement normal du développement politique c’est
l’instauration d’un régime politique basé sur le pluripartisme, le
parlementarisme et l’existence de libertés individuelles classiques.
Ce postulat nie implicitement que les nations du tiers-monde
puissent se développer politiquement en adoptant des institutions originales
différentes de celles qui existent en Occident. Il est très contestable de
prétendre que les pays qui n’ont pas adopté le modèle institutionnel occidental
ne sont pas sur la voie du développement politique. La démocratie de type
occidental constitue un modèle de système politique parmi d’autres. Ce modèle
est lui-même imparfait et critiquable sous de nombreux aspects.
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